Poème : Jardin d'hiver


Jardin d’hiver,
tes fleurs enserrent
mes pensées,
cieux d’un été
où l’amour endormait
mes pas distraits
sous la rotonde
d’un autre monde.

Ton sourire tendre 
m’invitait à me rendre
à tes parcelles de jour
qu’accrochaient tes atours.

Le temps et le silence
ont–ils eu raison de la romance ? 

Le coeur d’une orchidée
parfume de ses pensées
l’effective possibilité
d’un amour entêté.

Au printemps seulement 
la réponse à nos tourments ?

Jardin d’hiver,  
tes fleurs enserrent
la langueur monotone
d’un long automne.

Les pétales d'un coeur
s’étiolent d'un bonheur
qu'un soleil d'Or
avait rendu fort.

Étoiles parsemées,
instants de volupté,
deux amants piégés
par le temps figé
attendent, fatigués et las,
le retour d’éclats
de leurs fleurs aérées
et non enfermées,
loin de ce jardin d’hiver
si faussement vert.

À force d'hiberner
et de non–donnés,
leurs coeurs déconnectés
ont voulu oublié cette vérité
qu'ils s'aiment sous le soleil
d’un amour vermeil.

Jardin d’hiver,
tes fleurs enserrent
mes pensées,
cieux d'un été.

 
 

Sandra Dulier, Plume Funambule

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