La poésie de la semaine : Marées de vie (florilège)
- Par Sandra Dulier
- Le Mer 20 nov 2024
- Dans La poésie de la semaine
- 0 commentaire
MARÉE DE VIE
Marée de vie de vents écumée*,
j'enroche tes rêves
sous la houle des mots.
Marée de vie de vents écumée,
j'écoute sans trêve
les chants de tes flots.
Marée de vie de vents écumée,
je parcours tes grèves
comme simple matelot.
Marée de vie de vents écumée,
l'onde s'élève
dans le creux de tes eaux.
ELLE NE SAVAIT PAS
Elle ne savait ce qui avait promené ses pas jusque là**,
jusqu'à ce bout de mer perdu sur la plage.Les mouettes flirtaient avec le ciel en envols rieurs.
Les galets chantaient l'âme des hommes.Journée ordinaire d'une automnale marée.
Plus de touristes ni d'enfants.
Juste les falaises accrochées au vent,
proues fières et libres
sachant l'équinoxe proche,
en lames de fond érodées
de sirènes et de naufrages.Elle aimait cette nature folle
qui tempêtait jusqu'au coeur
ses violences et ses éclats.Plus de mouettes, plus de falaises,
un vacarne assourdissant
de mer déchaînée,
galop d'écume
et reculée
qu'elle respecte.Elle craint et vénère cet océan,
celui-là qui lui a pris tant d'amants,
ces linceuls orphelins
de leur port et de leur tombe.Elle savait qu'elle était là cependant
pour écouter la complainte vivante
des fiancés de l'écume.
NAVIRE DUNAIRE
Navire dunaire en mots immergés, la marée encoquillée de rêves invite le lecteur au souffle d'un renouveau. La poésie est ce ponton abyssin où le flux invincible des mots est crique verrière d'une plume suspendue.
SULFURE ET MÉMOIRE
Le souffle enfle la dune
de ses poussières verrières.
Le sel et le sable mêlent leur feu,
liquidité d’une plage en fusion de vie.
Les rivières ruissellent leurs eaux
jusqu’à la mer en flux
et content au vent les secrets enfouis,
de l’aube au crépuscule.
Le chant des vagues est une musique lente
aux oreilles du pêcheur endormi,
sous la grève calme des éternelles marées.
Le bruissement froissé des déferlantes
invite le voyageur à contempler
les vastes plaines nacrées
s’échouant à ses pieds.
La mer dune nos âmes en oubli,
coquilles de notre mémoire ;
simples et dépossédées.
Le port de nos vies est un vaste sac
dans lequel se thésaurisent
nos cœurs d’enfants.
Sandra Dulier, Sable et Lumière : Miroirs et reflets poétiques, 17.02.2015
CE POÈME
Ce poème n'a pas de fin,
il est marée et lointain.
*Une nouvelle fois, j'utilise l'anaphore. La répétition de l'expresssion Marée de vie de vents écumée symbolise le mouvement continu et cyclique des marées. La cadence du poème évoque l'enroulement des vagues, leur flux et reflux.
**Poème publié en premier sur la plateforme communautaire Ipagination (aujourd'hui disparue).
Sandra Dulier, Plume Funambule
Retrouvez Carnets poétiques, présenté au Salon du Livre de Paris 2017, et disponible à l'international au catalogue TheBookEdition. Bénéficiez de -5% sur votre commande. Un joli cadeau et coup de pouce pour vos cadeaux de Noël. Achetez mes livres avec le code MAGIC5 .
Deux textes inédits par mois ? Une exclusivité pour les abonnés.
Nous ne diffuserons votre adresse à personne.
Vous pourrez vous désabonner à tout instant.
Cliquez sur le lien de confirmation reçu dans votre boîte mail.
✑ Poésie ✑ Anaphores ✑ Symbolisme ✑ Impressionnisme ✑ Automne
Ajouter un commentaire